Népal, décembre 2020.

Népal, décembre 2020.

Depuis le 24 mars 2020 et le premier confinement, la crise sanitaire au Népal s’est tranformée en crise économique et humanitaire, surtout dans la vallée de Katmandou.

Le nombre de cas recensés de malades de la Covid 19 début octobre 2020 frôle les 120 000, avec plus de 1 300 morts déclarés Ce chiffre est peu fiable, par manque de moyen du gouvernement, et de l’accès payant au test PCR. Alors que dans la plupart du pays la propagation du Covid semble se ralentir, elle explose dans la vallée de Katmandou (4 à 5000 cas positifs recensés par jour).

Le blocus de la vallée et de la circulation fait des ravages sur la production agricole. Les fruits et légumes sont devenus trop chers à Katmandou, alors que les agriculteurs sont obligés de se débarrasser de leurs produits faute de pouvoir approvisionner les marchés de la capitale.
La population de journaliers se trouve privée de ressources, de plus en plus de personnes se retrouvent à la rue faute de pouvoir payés leur loyer.
A Katmandou, le nombre de suicide a été multiplié par 10 ces derniers mois, et l’urgence alimentaire devient cruciale.

De nombreuses associations ont mis en place des distributions alimentaires, mais les besoins ne cessent de grandir et le gouvernement réserve son aide à ceux bénéficiant d’une adresse fixe et d’une pièce d’identité, excluant ainsi une population très nombreuse.

Dans le secteur de la santé, les personnels de santé sont en première ligne mais sans moyen et avec peu de formation. Le Népal à moins de 300 respirateurs pour l’ensemble du pays. S’ajoute la discrimination sociale, de nombreux cas de propriétaires expulsant leur locataire travaillant dans la santé à été signalé.
Les personnes ayant été infectées sont socialement évitées et sont victimes de discrimination.
Les tests PCR étant payant et obligatoire pour accéder aux hôpitaux, la majorité des Népalais n’ont plus accès aux soins.

La campagne « Visit Népal 2020 », qui visait a attiré 2 millions de touristes a été stoppée nette par la pandémie.
La part du tourisme dans l’économie Népalaise est d’environ 25% (a titre de comparaison, pour la France il représente 7% du PIB et 10% pour la Grèce).
Les conséquences sur l’emploi sont donc dramatiques.
De nombreux Népalais avaient misé sur ce challenge économique! Ils se retrouvent aujourd hui sans rien et avec des dettes!

L’annonce du gouvernement d’une réouverture des vols internationaux le 17 novembre n’a rien, changé la totalité des agences de voyages ayant annulé les séjours pour 2020.
La diaspora Népalaise des travailleurs émigrés, au-delà des problèmes humains de rapatriement parfois impossible a cessé d’alimenter l’économie.
Le système éducatif a lui aussi été fortement impacté.

L’école n’a pas repris depuis la rentrée scolaire d’Avril 2020 (début de l’année scolaire 2077 au Népal). Des cours en ligne se sont mis en place, mais les populations les plus démunies n’ont pas accès à Internet. De nombreuses écoles privées sont obligées de fermer car elles n’ont plus de recettes et le gouvernement refuse tous crédit. Les professeurs ne sont donc plus payés.
Les écoles publiques sont fermées et aucun cours en visio n’a été mis en place.
Cela va entrainer encore plus de discrimination sociale.

Et aucune information sur la reprise des cours et sur les examens…


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